De Grisogono

Fondée en 1993 à Genève par Fawaz Gruosi et deux associés, la Maison joaillière et horlogère de Grisogono fait rimer avec audace, savoir-faire et excellence, créativité et singularité. De Grisogono … son nom même – emprunté à la mère de l’un des associés de Fawaz Gruosi, Marquise de Grisogono, de son nom de jeune fille – résonne « à la fois de manière puissante, mystérieuse et aristocratique » et porte en lui les codes du luxe et de l’exclusivité propres à la Maison.

De mère italienne et de père libanais, Fawaz Gruosi a grandi à Florence. Véritable force de la nature et force créatrice, il est bien connu pour son amour des choses les plus fines de la vie, son amour de la beauté, de l’esthétique, et pour son insatiable esprit d’aventure que l’on retrouve dans chacune de ses créations, du design, en passant par l’exécution, à la présentation. Il s’occupe personnellement des clients les plus loyaux, apportant humanité et intimité à l’expérience de Grisogono. Hôte de la Maison, naturel, charmant, versatile, exubérant, Fawaz Gruosi a un style de vie frénétique, sans arrêt, passant des fins de semaine d’hiver à Gstaad, des étés en Sardaigne, mais toujours en travaillant ; vivant, comme il dit, au jour le jour.

Fort d’une solide expérience du monde de la joaillerie fine, Fawaz Gruosi va, alors qu’il a atteint les plus hautes responsabilités, décider de voler de ses propres ailes. Et ce, afin de suivre ses propres idées, sa propre vision du monde de la joaillerie ; un monde – qu’il aime et comprend – tellement riche en tradition, pourtant limité par des conventions, et bien des fois déphasé à cause d’une évolution rapide. En se lançant dans une entreprise à forte intensité capitalistique, Fawaz Gruosi sait qu’il prend de très grands risques ; des risques contrebalancés, il est vrai, par cette passion résolue pour les bijoux et les pierres précieuses, par une affinité avec le design et un dévouement total pour la création dans ce qu’elle représente en termes de perfection et d’innovation. Captivé par les gemmes et même, ou particulièrement, par celles qui ont été négligées ou délaissées par des règles et des classifications strictes, il est conscient du champ des possibles qui s’ouvre à lui en matière de création.

La première commande passée chez de Grisogono fut une paire de boucles d’oreilles en perles et diamants, créée pour Begun Salimah Aga Khan. Cette première création – fondement de l’identité de la toute jeune Maison de joaillerie – fut un grand succès qui permit l’introduction de la Maison de luxe dans un monde empreint de glamour, le monde des célébrités internationales. À Genève – où la marque a ouvert les portes d’une première boutique (1993) en présence de Sophia Loren -, de Grisogono a su s’entourer d’artisans hautement qualifiés pour créer avec une maîtrise remarquable des bijoux d’une finesse à couper le souffle, parés de pierres précieuses rares et extraordinaires. Fawaz Gruosi se remémore ses premières années : « C’était simplement une autre façon de faire les choses, et le succès de de Grisogono est un miracle, dans tous les sens. J’ai eu de la chance, j’ai été fou, j’ai travaillé comme un forcené, et je le fais encore. J’essaie simplement et pleinement de faire de ma joaillerie la meilleure qui puisse exister. »

En 1995, Fawaz Gruosi prend le contrôle exclusif de l’entreprise qu’il mènera au succès, sur un plan mondial, avec une première idée née de sa fascination pour l’Orlov noir, un diamant noir monumental. Il commence alors à se documenter sur ces diamants énigmatiques au cœur foncé, extrêmement difficiles à tailler, qui furent exclus par l’industrie. Il les trouvait fascinants, captivants, obscurément dangereux, scintillants, lustrés, avec un mélange hypnotisant de lumière et d’ombre, des absolus et des opposés. Puis en 1996, il présente une collection impressionnante dédiée au diamant noir. Lancée au meilleur des moments, pendant une période de minimalisme monochrome, cette collection est à l’origine de la tendance mondiale du diamant noir en joaillerie.

En 2000, Fawaz Gruosi récidive … Il lance une nouvelle collection de bijoux sertis de diamants à la beauté non conventionnelle, qu’il nomme les « Icy Diamonds ». Ces diamants, montrant un niveau élevé de fluorescence, présentent un aspect laiteux. Ils sont généralement considérés – à l’instar des diamants noirs – comme étant défectueux, ne correspondant ni aux classifications ni aux critères de qualité standard des diamants. Et là encore, c’est le succès.

Ces innovations seront suivies en 2005 par la mise au point d’une nouvelle couleur d’or, le « Browny Brown Gold », un or chaud rayonnant, couleur miel, que Fawaz Gruosi décrit comme étant « voluptueux comme une peau bronzée ». Viendront ensuite de nouveaux bijoux, y compris une collection dédiée à et inspirée par sa fille, Allegra. Best-seller reconnaissable dans l’instant, la bague « Allegra » est une pièce joyeuse, composée de sept anneaux larges de différentes couleurs pour exprimer différentes humeurs et émotions. Cette bague – développée dans une collection de bagues, boucles d’oreilles et colliers – est devenue l’un des designs les plus emblématiques de la Maison de Grisogono.

Réelle source d’inspiration sensorielle pour Fawaz Gruosi, le galuchat est utilisé pour la première fois par la Maison pour marquer ses débuts dans l’horlogerie. Avec le modèle « Instrumento N°UNO » et son bracelet en galuchat, une caractéristique quasi-inédite, de Grisogono intègre alors le cercle très fermé des marques de luxe. Inspirée par un écran de télévision, cette montre étonnera l’industrie horlogère et déclenchera un retour de la mode pour les bracelets en galuchat. Son succès dépassera même les espérances les plus folles de Fawaz Gruosi – explique t-il – et contribuera beaucoup à la croissance de la société. Cinq ans plus tard, la montre « Occhio Ripetizione Minuti » – premier modèle à complications de l’entreprise, une répétition-minute – est lancée à Genève. La nouveauté divertissante du carillon – le son d’un « gong » de cathédrale – fut créée grâce à une innovation technique inspirée de l’ouverture en une fraction de seconde d’un appareil photo reflex, pour révéler le mouvement pendant que le carillon sonne. En 2008, de Grisogono continue de surfer sur sa réputation de marque horlogère particulièrement innovante avec le lancement, à Genève, de deux montres révolutionnaires : le modèle « Meccanico dG » et la montre « Otturatore ». L’année suivante, le « Meccanico dG » gagnera le prix du Grand Prix de l’Horlogerie 2009, pour son concept inventif d’une montre mécanique avec affichage digital.

Suite au succès retentissant de la montre « Instrumento N°UNO », naîtra – en 2003 – la collection joaillière « Galuchat », fusion ultime entre matériaux organiques, or et diamants. La marque propose alors une ligne de bijoux précieux et espiègles à arborer lors de soirées en ville ou en bord de mer, qui joue avec plusieurs motifs facétieux inspirés par la faune marine et terrestre ; pieuvres, éléphants, dauphins, tortues et coccinelles s’érigent en must-haves aussi indispensables qu’incontournables. Le galuchat est devenu l’emblème du succès de la Maison de Grisogono. Conjuguant luxe et avant-gardisme, il incarne parfaitement l’ADN de la marque. Année après année, les collections horlogères « Instrumento », « Piccolina » ou encore « Tondo » le mettront à l’honneur, tout comme les bracelets, boucles d’oreilles et bagues des différentes collections joaillières de la Maison.

Depuis sa création en 1993, la marque de Grisogono, spécialisée dans la Haute joaillerie et les objets d’art, a pris une dimension internationale. Côté boutiques, après l’ouverture d’un premier point de vente à Genève en 1993, elle s’installe dans la même rue, en 1996, dans un espace plus grand. En 2001, elle établit sa boutique phare au numéro 27 de cette même rue (rue du Rhône). Cette boutique à deux étages donne sur le lac de Genève, et présente une façade noire de style dramatique, en hommage aux diamants noirs qui ont contribué au succès de la Maison de luxe. À l’intérieur, comme à l’intérieur de toutes les boutiques de Grisogono, un univers somptueux a été créé : à la fois voluptueux, baroque et moderne. Depuis, de nouvelles boutiques ont ouvert leurs portes dans le monde entier, notamment à Paris, Courchevel, Londres, Moscou, Rome, Hong Kong, New York, Miami, Gstaad (Suisse), Porto Cervo (Sardaigne) …

Inspiré par la nature, la mer, un coucher de soleil, un objet, …, Fawaz Gruosi travaille de manière rapide, explique t-il, impétueusement, intuitivement, impatiemment, faisant un premier croquis quand une idée germe dans sa tête, qui est ensuite plus amplement développé dans un dessin effectué par l’équipe dans son atelier. « Je ne savais pas que je pouvais dessiner », dit-il, à propos de ses débuts, « et je ne travaille pas d’une manière traditionnelle, je ne passe pas du temps en me tourmentant sur un design ou sur une idée. » Et son travail séduit … intensément ; les célébrités notamment, les membres de l’aristocratie, de familles royales, … les « happy few » qui sortent volontiers pour de Grisogono. En effet, le glamour du tapis rouge, la splendeur des fêtes, les extravagances des célébrations, les lancements, les yachts privés, les dîners élégants, sont partie intégrante de l’essence même de la Maison de Grisogono, façonnant son identité et sa réputation depuis les débuts. L’actrice Sophia Loren n’était-elle pas l’invitée d’honneur de Fawaz Gruosi lors de l’inauguration, en 1993, de la première boutique de Genève. Depuis, chaque ouverture de boutique a fait l’objet d’une fête fabuleuse : à Londres, en 1998, Fawaz Gruosi loua une banque désaffectée et organisa une fête-cocktail dans une énorme chambre forte ; parmi les invités se trouvaient Camilla Parker Bowles et la Princesse Margaret – à Paris, en 2003, pour l’ouverture de la boutique de la rue Saint-Honoré, la fête fut organisée dans un hôtel particulier, avec à chaque étage un thème qui représentait les bijoux de Grisogono. Bien entendu, la Maison de luxe participe régulièrement au Festival de Cannes. Et là encore, les soirées glamour sont au rendez-vous.

Devenue une marque de premier plan, reconnue mondialement, de Grisogono crée de la Haute Joaillerie, des bijoux uniques de joaillerie fine plus accessibles ainsi que des montres. Chaque collection porte la marque du style inimitable de la Maison, sérieusement ludique, résolu de façon charmante, puissant, étonnant en termes de couleurs, formes, matériaux. Le choix des pierres précieuses est inspiré, intuitif, audacieux ; au cœur de chaque modèle se trouve en effet une – ou plusieurs – des meilleures, des plus rares, des plus spectaculaires et des plus précieuses gemmes disponibles sur le marché. Des pierres exceptionnelles, que la Maison de Grisogono recherche de par le monde et acquiert notamment grâce à son partenariat avec Nemesis International, un négociant en diamants bruts installé au Dubai Multi Commodities Center (DMCC). Un partenariat qui a permis à de Grisogono de faire l’acquisition en mai 2016 d’un diamant blanc brut de 404 carats, le plus grand diamant trouvé à ce jour en Angola. Son nom : « The 4 Fevereiro ». Impressionnant par sa clarté et la pureté de sa couleur, il s’inscrit parfaitement dans la droite lignée des pierres uniques les plus extraordinaires ayant marqué l’histoire de la Maison de Grisogono. Tout comme « The Constellation » – le diamant brut le plus cher au monde – dont l’achat a également été effectué via Nemesis International. Présenté à l’occasion de l’ouverture de la 28ème Biennale des Antiquaires, en septembre 2016, ce diamant de plus de six centimètres et de 813 carats a été découvert en novembre 2015, dans la mine de Karowe au Botswana, par la société canadienne Lucara Diamond. Cet engagement pris par la Maison d’offrir à ses clients les pierres les plus fabuleuses de la planète, le talent créatif et l’audace de Fawaz Gruosi permettent à de Grisogono de se démarquer des autres Maisons joaillières. Sans oublier le savoir-faire mis en oeuvre par certains des meilleurs artisans du monde, arrivés au sommet de leur art, pour atteindre la perfection absolue. La perfection absolue, selon Fawaz Gruosi.

Mais pour le fondateur de cette belle Maison, l’aventure de Grisogono va finalement prendre fin et ce, en plusieurs étapes. Après avoir vendu son affaire en 2012 à Isabel dos Santos (fille de l’ancien président angolais) et son mari, Fawaz Grusosi – resté au sein de la Maison de luxe en tant que directeur artistique – décide de quitter de Grisogono et de renoncer à son poste de membre du conseil d’administration. Ce sera chose faite en janvier 2019. Un an plus tard, face à l’impossibilité qui lui est faite de continuer ses activités faute de soutien financier des actionnaires de l’époque et sans perspective de rachat, la Maison joaillière genevoise annonce avoir déposé une requête de mise en faillite. Acceptée, celle-ci entraîne alors la fermeture de l’entreprise et le licenciement des salariés.

Visuel : de Grisogono

http://www.degrisogono.com

Marque mise à jour le 9 août 2021

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