Créateur visionnaire, talentueux, prolifique et inclassable, Jean-Charles de Castelbajac est un artiste français qui ne se définit pas seulement à partir du champ restreint de la mode, un domaine dans lequel il n’a eu de cesse de devancer son époque depuis ses débuts en 1968, à l’âge de 17 ans. Des débuts fracassants avec la création de sa première ligne de prêt-à-porter féminin pour l’entreprise Ko & Co., qui l’amènent deux ans plus tard en couverture du magazine ELLE.
Poncho à deux places, gilet en faux gazon, blouson « Teddy Bear » ou anorak de plumes multicolores … ses créations revêtent l’aspect ludique de l’enfance et les codes du Pop Art, un style empreint de ses rencontres avec les personnalités du monde de l’art, du graphisme, de la peinture et de la musique au cours des années 1970. En 1980, une ligne homme voit le jour. La même année, il inaugure un département parfum au sein de sa Maison de mode née en 1978, et lance une première fragrance baptisée « Première ».
Depuis ses débuts, Jean-Charles de Castelbajac n’a jamais vu de frontière entre les disciplines. Designer polymorphe, artiste-créateur infatigable, il a en effet anticipé – par ses créations conceptuelles – le décloisonnement actuel entre les arts et la mode. Ce qui lui permet de s’exprimer au travers de nombreux supports tels que la mode, le design, le dessin, la peinture, ou encore le street-art à la craie. Tout au long de sa carrière, Jean-Charles de Castelbajac s’entoure d’artistes contemporains qui participent à ses créations, collabore avec des marques aussi diverses que Max Mara pour la ligne Sportmax(1975), Shiseido, Courrèges, Rossignol, … et enchaîne les collaborations, allant jusqu’à créer des vêtements liturgiques pour les Journées mondiales de la Jeunesse (1997).
Dans son travail, Jean-Charles de Castelbajac emploie des couleurs primaires, détourne les matières – il a taillé des vêtements dans le tissu de couvertures, de bandes Velpeau et de serpillières -, réalise des robes-tableaux peintes … Mais c’est aussi un designer passionné qui crée pour la maison, des lignes de tapis, luminaires, porcelaine, linge de maison, revisite les grands classiques du mobilier tels que les sièges Louis XVI qu’il détourne en versions camouflage ou très colorées, dessine pour Citroën l’édition limitée C3 JCC+, une petite citadine produite à 99 exemplaires …
Premier créateur de mode invité à une exposition au Musée d’Art moderne de Troyes en 1985, Jean-Charles de Castelbajac est honoré l’année suivante au Fashion Institute of Technology de New York où une exposition lui est consacrée. Même chose en 1988 à l’Académie des Arts Appliqués de Vienne – où il enseigne la mode depuis 1985 -, avec l’exposition « Antikörper ». Promu officier des Arts et Lettres en 1994, il devient commandeur des Arts et Lettres quatre ans plus tard. À la même époque (en 1995 précisément), le créateur prend la vice-présidence de la Chambre syndicale du prêt-à-porter.
L’année 2000 est marquée par la présentation de la première et unique collection de haute couture – baptisée « Bellintelligentzia » – de Jean Charles de Castelbajac. L’année suivante, le second parfum de la Maison, « Doudou », est lancé. En 2006 et 2008, deux rétrospectives consacrées au travail de Jean-Charles de Castelbajac sont inaugurées, la première au Victoria & Albert Museum de Londres et la seconde au Palais Galliera (Musée de la Mode de la ville de Paris), « Gallierock » pour ses quarante ans de création.
Les années passent et Jean-Charles de Castelbajac est sur tous les fronts et multiplie les performances artistiques et les projets d’envergure, tels que : « Astronomy Domine », la cristallisation de la statue de Henri IV sur le pont Neuf à Paris en 2010, « Fantômes », un spectacle spatial pour Lille 3000 en 2012, ou encore la réalisation en 2015 d’une fresque monumentale à l’aéroport de Paris-Orly couvrant plus de 3 200 m2, baptisée « Orlove », … Il est également l’artiste représentant la France pour l’année de la France en Corée en 2016, et se voit attribuer en 2018, pour les 30 ans de la Biennale des Antiquaires, la direction artistique et la scénographie du Grand Palais. Côté mode : il collabore en tant que directeur artistique avec la marque Rossignol, depuis 2002, avec le Coq Sportif, depuis 2015 ; il quitte sa Maison éponyme en 2016, et devient le directeur artistique des collections homme et femme de United Colors of Benetton en 2018. Oui, décidément, Jean-Charles de Castelbajac – artiste-créateur intarissable – est infatigable !
Visuel : Jean-Charles de Castelbajac
https://www.jeancharlesdecastelbajac.com/
Marque mise à jour le 16 août 2021
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