Mauboussin

Mauboussin

Mauboussin est une Maison française de joaillerie faisant rimer excellence et savoir-faire avec innovation et air du temps. Sa marque de fabrique : les pierres de couleur, parfois insolites, qu’elle utilise largement dans ses collections. Son point fort : sa politique de prix justes rendant le luxe plus accessible. Héritière d’un savoir-faire ancestral depuis presque 200 ans, elle est en permanence à la recherche des meilleurs talents pour la création de bijoux au design original et raffiné, la taille des pierres et la qualité des pièces joaillières. Aux côtés des bijoux, Mauboussin propose des montres, des sacs et de petits articles de maroquinerie, des accessoires, des lunettes de soleil, des instruments d’écriture, des parfums, …

L’histoire de Mauboussin commence en 1827 lorsqu’un certain Monsieur Rocher ouvre un atelier de joaillerie, rue Greneta à Paris. En 1869, il cède à son associé, Jean-Baptiste Noury, une affaire prospère. Les années passant, le savoir-faire de la Maison Noury lui vaut de nombreuses distinctions. Elle participe à l’Exposition Universelle de Vienne en 1873 puis à celle de Paris, en 1878, où elle remporte une médaille de bronze. Puis en 1925, lors de la grande Exposition des Arts Décoratifs de Paris, la Maison – devenue Mauboussin – sera de nouveau mise à l’honneur.

Neveu des Noury, Georges Mauboussin est d’abord apprenti chez son oncle puis il prend la direction des ateliers en 1883. En 1898, il est le seul maître à bord mais pas le seul joaillier de talent sur la place de Paris. La concurrence est rude : les grands – Falize, Massin, Mellerio, Vever et Wièze – occupent le terrain en effet, tandis que les nouveaux arrivés, Cartier et Boucheron, se lancent sur la scène joaillière. Paris devient la capitale du meilleur savoir-faire de la planète en matière de joaillerie.

Les années 20 … une période faste pour la Maison, alors dirigée par Georges Mauboussin. Visionnaire, brillant, moderne, il contribuera largement au rayonnement de son affaire. C’est lui, notamment, qui imaginera d’organiser dans sa boutique trois expositions thématiques autour de l’émeraude (1928), du rubis (1930) et du diamant (1931). L’occasion pour la Maison d’asseoir sa réputation de joaillier novateur et de spécialiste de la couleur (pierres précieuses et semi-précieuses). Une réputation, d’ailleurs, conservée jusqu’à ce jour.

L’ambiance des Années Folles pendant l’entre-deux guerres est festive, cosmopolite. Les Ballets Russes et Contes des mille et une nuits sont à la mode. Chez Mauboussin, règne alors un certain parfum d’exotisme, avec l’utilisation de nouvelles matières : jade et laque venus d’Orient, nacres, perles, corail et lapis venus du Moyen Orient, pierres de couleur gravées en Inde … Émerge alors le style Art Déco, purement parisien, dans lequel la Maison va s’investir totalement en créant de nombreuses pièces d’exception et remporter les plus vifs succès : un grand prix à la French Exhibition de New York, en 1924 et une médaille d’or à l’Exposition des Arts Décoratifs à Paris, en 1925. Son exceptionnelle créativité sera aussi primée lors de l’Exposition Galliera, à Paris, en 1929, ainsi qu’à l’Exposition Coloniale, en 1931. L’entreprise se développe et rayonne … les bijoux Mauboussin – accompagnés notamment des robes de haute couture Lucien Lelong – paraissent dans les pages des plus belles revues de mode, faisant ainsi le tour du monde, tandis que des succursales ouvrent leurs portes (en 1928) à New York, à Londres et à Buenos Aires, sous la responsabilité de Pierre Mauboussin, fils de Georges. Ingénieur aéronautique, Pierre Mauboussin travaillera un temps pour l’entreprise familiale mais se fera connaître en tant que concepteur de carrosserie automobile, constructeur d’avions, … ou comme l’inventeur du Fouga Magister, le célèbre avion de la Patrouille de France.

Les années 20 … c’est aussi 1929. Durement touchée par la crise, la Maison Mauboussin connaît alors d’importantes difficultés financières. L’aventure, pour autant, ne s’arrête pas là.

À cette époque, désormais sous influence cubiste, Mauboussin privilégie les formes géométriques dans un souci de sobriété, créant des bracelets-rubans, des broches octogonales, … Dès 1933, la Maison est déclarée fournisseur attitré de Yashwant Rao Holkar, Maharajah d’Indore, amateur très éclairé du style Art Déco. Elle réalisera alors les montures d’importantes pièces d’apparat, composées des plus belles pierres de la collection princière : les « Poires d’Indore » et le « Porter Rhodes », comptés parmi les plus beaux diamants du monde. Parallèlement, les commandes spéciales des familles régnantes du Moyen Orient – celles de la reine Nazli d’Egypte en particulier – deviennent aussi très conséquentes. Ce qui permet de rehausser davantage le prestige de la marque. Un prestige et une créativité exceptionnelle qui séduisent aussi les stars américaines comme Marlène Dietrich, Paulette Godard, Audrey Hepburn. La Maison qui entretient depuis 1936 d’étroites relations commerciales avec le joaillier new-yorkais Trabert & Hoeffer – celui-ci s’installera au 407, Park Avenue sous le nom de Trabert & Hoeffer-Mauboussin Inc. – rayonne également aux États-Unis.

Dans les années 40 et 50, Mauboussin continue d’affirmer son identité. Durant la seconde guerre mondiale, l’or se fait rare et il faut bien s’en accommoder. Toujours innovante, la Maison développe alors les techniques dites du « travail en creux » et des « tuyaux de gaz » qui permettent d’utiliser moins de métal. Après-guerre, un vent de fantaisie souffle sur la joaillerie. D’un point de vue stylistique, les contraintes du style Art Déco sont abandonnées au profit d’une plus grande liberté, touchant aussi bien les formes et les motifs des bijoux que l’esprit dans lequel ils sont portés. Installée depuis 1946 au 20, place Vendôme, la Maison Mauboussin côtoie alors de grands noms de la joaillerie tels que Boucheron, Chaumet et Van Cleef & Arpels. Le luxe, cependant, se démocratise et les femmes sont plus nombreuses à s’offrir elles-même leurs bijoux. Chez Mauboussin, cette démocratisation se manifeste notamment par l’ouverture des vitrines donnant directement sur la rue, et – dès 1955 – la présentation de bijoux réalisés en série. Pour autant, la clientèle de Mauboussin reste sensible à la valeur du patrimoine, pointilleuse sur la marque, sur la signature, exigeante en termes de qualité et de créativité.

Mauboussin est une marque qui s’inscrit résolument dans l’air du temps. Pendant les années 60 et 70, la Maison se met au diapason de la protestation, recherchant l’excès, la disproportion, l’asymétrie dans ses créations. Les motifs – eux – deviennent très figuratifs ; oiseaux et fleurs aux silhouettes sinueuses et aux couleurs intenses envahissent les parures. René Lacaze, l’un des plus créateurs les plus spontanés de cette époque, excelle dans ces évocations colorées : très actif chez Mauboussin, il donne souvent le ton. Les arrangements multicolores, réalisés en pierres précieuses de couleur – taillées, gravées ou en cabochon -, donnent naissance à un style chaleureux. La turquoise et le corail viennent diversifier les palettes chromatiques, pour laisser parler la nature avec une certaine générosité, tandis que l’émail, après une longue éclipse, fait un retour en grâce.

Dans les années 70, Alain et Patrick Goulet-Mauboussin, fils de Jean Goulet-Mauboussin, arrivent dans l’entreprise familiale. Initiés à la gestion ils vont apporter à la marque – avec l’élan de leur jeunesse – une vitalité nouvelle.Le langage du bijou Mauboussin se simplifie ; pas de surcharge décorative superflue mais des qualités tactiles, des rondeurs, du vécu, … Modèle phare de cette vision nouvelle du bijou, la bague « Nadia » – qui doit son nom au mariage de la nacre et du diamant dont on a lié les deux premières syllabes – est l’association de deux matières seulement, dont l’une est précieuse et l’autre non, autour d’un simple anneau en or jaune. Par sa forme refermée sur elle-même, son serti parfaitement clos, elle répond en même temps à la tendance comportementale de son époque.

Avec les années 1990, la Maison Mauboussin se met à travailler majoritairement (jusqu’à 80% de son chiffre d’affaires) pour le sultan de Brunei. Plusieurs dessinateurs supplémentaires sont engagés, des ateliers sont ouverts, puis de nouveaux magasins à Taipei, à Séoul, avenue Montaigne. En 1994, sous la houlette d’Alain Mauboussin et de Richard Mille, la marque lance « Mauboussin Horlogerie », sa première ligne de montres. Alliant la haute technicité suisse à la créativité française, Mauboussin crée des montres d’une élégance sobre, pour femme et homme. D’autres modèles suivront, puis – au fil des années – des parfums raffinés, des stylos élégants, des lunettes de soleil, mais aussi des foulards en soie, de la maroquinerie, …

Cette diversification de ses activités, la Maison Mauboussin la doit à Alain Némarq, son PDG depuis 2002. Aux côtés de l’homme d’affaires Dominique Frémont qui rachète l’entreprise en 2002, le dirigeant – issu du monde de la mode – va devoir mettre en œuvre une stratégie visant à sauver la joaillerie, mise à mal par la perte de son très important client (en 1998). Pour relancer la marque, les deux hommes vont bousculer les codes de la joaillerie en décidant de rendre Mauboussin accessible au plus grand nombre, avec des collections ancrées dans l’air du temps ; notamment aux femmes – modernes et indépendantes – qui, aujourd’hui, n’hésitent pas à s’offrir elles-même leurs bijoux. Bien que moins chers, les modèles vendus chez Mauboussin ne sont pas tous immédiatement à la portée de toutes les bourses … mais peuvent le devenir.

Si la Maison de joaillerie a quitté la place Vendôme en 2014 – où elle était installée depuis 1946 – et fermé cette même année sa boutique phare de New York, pour rejoindre la rue de la Paix – la rue la plus emblématique de Paris et un lieu hautement symbolique où se conjuguent élégance, audace et excellence -, Mauboussin est aujourd’hui dans une autre dynamique. Après avoir relancé une gamme de haute joaillerie en 2017, la marque a pour projets notamment d’ouvrir de nouvelles boutiques en France et de revenir à l’international. En 2019, elle est reprise par le groupe Galeries Lafayette aux côtés d’Alain Némarq, soutenu dans cette opération par le fonds Mirabaud Asset Management – quelques mois seulement après que Dominique Frémont ait annoncé son souhait de vendre sa participation dans l’entreprise (près de 85%). Aujourd’hui, la Maison Mauboussin est présente sur sa boutique en ligne et compte 75 points de vente situés en France et à l’international.

Visuel : Mauboussin

http://www.mauboussin.fr/

Marque mise à jour le 15 août 2019