Charles Jourdan

Après s’être forgé une solide expérience dans la fabrication de chaussures, au sein des Établissements Grenier puis lors de son Tour de France en travaillant dans les principales fabriques de chaussures du pays, Charles Jourdan installe son propre atelier, dès 1917, à Bourg-de-Péage (Drôme) dont il est originaire. Le soir, après son travail en tant que contremaître de coupe aux Établissements Grenier, il fabrique des chaussures pour femme avec l’aide de son épouse et de deux collègues.

Face au rapide développement de cette affaire familiale, Charles Jourdan abandonne son poste de contremaître et ouvre son atelier de fabrication, en 1921, dans de nouveaux locaux à Bourg-de-Péage d’abord, puis à Romans où il fait construire sa première usine ainsi que sa maison. L’entreprise continuant de prospérer, l’usine sera d’ailleurs agrandie à la fin des années 20 puis encore à de nombreuses reprises. À compter de ce moment, Charles Jourdan lie pour toujours son destin à celui des femmes et, particulièrement en ces années 20, à leur émancipation. Il se spécialise dans l’escarpin, donnant alors de la hauteur à la femme contemporaine en pleine mutation.

Au fil des années, la marque se fait connaître. En 1957, elle ouvre sa première boutique à Paris. La marque devient le chausseur de référence, exporte à travers le monde l’élégance à la française et un savoir-faire irréprochable. Conquises, stars et personnalités comme Ava Gardner, Sophia Loren, Marilyn Monroe ou encore Jackie Kennedy, adoptent les souliers de luxe Charles Jourdan. C’est également dans les années 50 que Charles Jourdan signe un contrat avec la Maison Dior l’autorisant à créer, produire et distribuer ses souliers. L’occasion, ainsi, d’entrer dans le monde de la haute-couture … et même de s’y imposer avec les plus grands couturiers, tels que Yves Saint-Laurent, Pierre Cardin, Karl Lagerfeld, Hubert de Givenchy, … pour lesquels la Maison créera de nombreuses collections.

Fin des années 60, Charles Jourdan entre dans une nouvelle ère. Après que le groupe américain Genesco ait acquis une participation majoritaire (75%) dans le capital du chausseur de luxe, la Maison accélère son internationalisation : des boutiques ouvrent partout dans le monde, notamment aux États-Unis – où la marque réalise déjà 20% de ses ventes – avec l’inauguration à New York, le 1er juin 1970, de la première boutique américaine. Sous la direction de Roland Jourdan (l’un des trois fils du fondateur), Charles Jourdan connaît une croissance extraordinaire, et incarne définitivement le luxe, le chic et le savoir-faire français.

Définitivement … non ! Alors que la société Charles Jourdan vient de traverser une grave crise financière, elle est confrontée au départ de Roland Jourdan en 1981. Dès lors, elle entre dans une période difficile faite de déboires et se met à décliner, jusqu’à sa mise en liquidation judiciaire le 17 décembre 2007. En 2008, le chausseur de luxe est racheté par le groupe Royer, le numéro un français du négoce de chaussures. Bien que réalisant l’essentiel de sa production en Asie, le groupe Royer ouvre – à partir de 2009 à Bourg-de-Péage – un atelier de création et de style dédié à Charles Jourdan (ainsi qu’à Stéphane Kélian, autre griffe de chaussures de luxe rachetée par le groupe Royer en 2007), espérant en misant sur le « Made in France » relancer cette marque mythique, la faire revenir sur le devant de la scène et renouer avec le succès.

Après cette tentative de relance demeurée infructueuse – l’atelier fermera ses portes en 2014 -, la marque de souliers est mise en sommeil puis de nouveau relancée par le groupe Royer, en 2017, avec l’ouverture d’une boutique au 7 place de la Madeleine à Paris. Et avec des modèles qui rappellent que Charles Jourdan – l’inventeur de l’escarpin – sublime les femmes depuis sa création, en valorisant la silhouette, révélant la personnalité ou le style.

Visuel : Charles Jourdan

https://www.charles-jourdan.com/

Marque mise à jour le 19 août 2020

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